Bordée par les fleuves Fium’Orbu au nord et Abbatescu au sud, la commune de Prunelli di Fium’Orbu se déploie de la montagne jusqu’à la mer. La majeure partie du territoire communal s’étend sur une vaste plaine organisée en plusieurs gros hameaux dont ceux d’Agnatellu, Abbazia, Migliacciaru, Morta et Casamozza. Le village historique de Prunelli est situé en hauteur sur un promontoire dominant la plaine.
Jouissant à la fois de la douceur de vivre des espaces ruraux et des services pratiques de la ville, Prunelli di Fium’Orbu s’équilibre harmonieusement entre des zones d’activités que sont Migliacciaru et Abbazia et des espaces résidentiels.
Prunelli di Fium’Orbu fait partie des 143 communes regroupées au sein du Parc Naturel Régional de Corse qui œuvre pour la préservation du patrimoine naturel de son territoire.
Prunelli est un village jalousement préservé, situé à 583 m d’altitude. Il domine la plaine d’une vue panoramique, probablement l’une des plus surprenantes de toute la Plaine Orientale.
« A la fois magnétique et grandiose, c’est cela le village de Prunelli. Un morceau de montagne qui vient s’écraser magnifiquement jusqu’à la mer. Tantôt surplombé de soleil, tantôt enveloppé de brume, surgissant à travers des lambeaux cotonneux, semblable à une imprenable citadelle. Prunelli est un témoignage du passé qui conserve jalousement une beauté incomparable. »
De par la présence de l’Agence Postale ouverte tous les matins, de l’épicerie/restaurant « Caffé Buttea » ouvert midi et soir, de la bibliothèque associative “Libru in Paese” et du Musée Mnémosina (fermé actuellement pour travaux), le village conserve une activité tout au long de l’année.
Koumsénoi et Cumanesi, sont les noms, respectivement grec et romain, donnés aux habitants du Fium’Orbu, d’après Ptolémée (90-168).
Le traité de Prunelli mettant fin à la guerre du Fiumorbo y fut signé en 1816 entre le général Amédée Willot et le commandant Bernardin Poli.
Durant la Seconde Guerre mondiale, la Corse, première région libérée de l’Occupation, a permis aux alliés d’avoir une tête de pont en Méditerranée pour couper la retraite des Italiens vers le nord. La plaine du Fium’Orbu en a été la plaque tournante.
Toujours présente dans le souvenir de nombreux habitants de la région, « la FORTEF (Forces et Terres du Fium’Orbu) était une entreprise d’exploitation forestière qui, dans les années 1930-1935, a donné un véritable essor à la commune. Ainsi, elle a été l’une des premières en Corse à avoir l’électricité. Un port aménagé à Calzarellu dans l’embouchure du fleuve Fiumorbo pouvait accueillir un navire à vapeur pour le transport du bois. Des meubles étaient également fabriqués et exportés. Le ministère de la Culture a référencé les nombreuses traces de cette industrie du bois.
L’entreprise qui exploitait 4 000 hectares de forêt et de terres agricoles, rayonna sur le Fium’Orbu jusqu’en 1935.
« Elle employait près de 800 ouvriers parmi lesquels des Corses, mais aussi des Polonais et des Russes. Les familles étaient logées confortablement dans une cité ouvrière gigantesque pouvant héberger jusqu’à 2000 personnes. Une école accueillant 57 élèves a été construite et l’électricité amenée grâce à deux usines thermiques et hydrothermiques ».
Les ateliers pour le travail du bois comptaient avec des machines modernes parmi les plus performantes d’Europe, qui permettaient la fabrication en chaîne de 10 meubles par jour. « Ces meubles étaient vendus jusqu’à Paris ! ». Des matériels techniques très modernes permettaient d’acheminer le bois et les meubles de l’usine d’Agnatellu vers le Continent, soit par le train jusqu’à Bastia, soit, avec la création du port de Calzarellu, par bateau grâce à la mise en service du navire « le Fiumorbu ».
En 1935, Michel Ducreux, décède accidentellement à l’âge de 36 ans. La Fortef perd son gestionnaire visionnaire et la société s’enfonce alors dans de lourdes pertes financières, alors même que la France traverse la grande crise économique du début des années 1930. Dès 1936, la Fortef est mise en liquidation, ne laissant qu’un triste bilan : « Les machines abandonnées ont été pillées, la centrale électrique ruinée, le barrage a été emporté par les crues de l’Abatesco alors qu’il aurait pu servir à irriguer des zones agricoles… ».
Pourtant, la tour et le château subsistent encore à Migliacciaru, tout comme l’église Saint-Michel et quelques bâtiments d’habitation. En 1960, la Somivac a acquis le domaine agricole et forestier mais aussi l’usine. Quelques années plus tard le domaine agricole a été vendu par lots à des particuliers et l’usine d’Agnatellu, reprise par la société Corse-Travaux. La forêt, quant à elle, a été échangée avec l’ONF contre des terres dans la plaine de Peri.
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